NURUDDIN FARAH dans la presse
Dans Exils, Nuruddin Farah raconte l'histoire d'un fils qui rentre à Mogadiscio pour se recueillir sur la tombe de sa mère et retrouver un ami sorti des geôles.
Le Somalien Nuruddin Farah est l'une des figures les plus remuantes de ce que les Anglo-Saxons appellent la "littérature d'émergence", un terme passablement paternaliste pour définir tous ces écrivains qui, venus des quatre coins de la planète, ont aiguisé leurs griffes sur les décombres du colonialisme. Né en 1945, Farah a grandi à l'époque où la Somalie marchait vers l'indépendance mais il a vite compris que ce rêve ne ferait pas long feu et que sa patrie serait la proie de charognards déguisés en libérateurs. Il les a vus confisquer peu à peu le pouvoir, au point qu'il a dû s'exiler en 1976 après avoir publié à Londres Une aiguille nue- traduit aux éditions L'or des fous -, un sulfureux libelle qui pourfendait le régime bananier de Siyad Barre, le roitelet de Mogadiscio.
Télérama par Christine Ferniot
En 2010, à Mogadiscio, la situation est aussi chaotique qu'ubuesque. L'auteur somalien Nuruddin Farah la décrit avec précision et intensité dans son nouveau roman, Exils. Cette oeuvre est une fable politique mais également la peinture glaciale d'un pays rongé par la violence. Dès les premières pages, la tension est palpable. Le héros, Jeebleh, débarque de l'avion. Il a quitté New York, sa femme et ses enfants, pour se recueillir sur la tombe de sa mère. Cet exilé n'a pas revu son pays depuis vingt ans et comprend vite qu'il n'est pas préparé mentalement à ce qu'il découvre.
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